Professionnels de la santé, quel (r)apport ?
Les professionnels de santé exercent leurs métiers au plus près des besoins des patients. Experts dans leurs disciplines, ils sont porteurs de ces besoins ainsi que des attentes de progrès thérapeutiques qui sont les leurs. Ces besoins et attentes doivent guider la recherche pour déboucher sur des produits et des applications nouvelles capables d’y apporter des réponses. En matière d’imagerie médicale, les besoins qu’ils expriment sont de trois ordres au moins : Maîtrise de la dose sans altérer la qualité de l’image ou l’acquisition des données ; Traitement de l’image permettant en particulier une reconstruction 3D rapide ; Mise en place et déploiement de systèmes d’information, d’échange, d’archivage et de partage des données numérisées (notamment d’images) au sein des hôpitaux et de la chaîne de prise en charge et de suivi du patient. S’y ajoutent les perspectives offertes par les outils de simulation 3D tant pour la formation des professionnels de santé que pour la simulation d’interventions chirurgicales complexes ou encore pour tester virtuellement l’effet des thérapies. Autant de domaines dans lesquelles les technologies Thales développées souvent avec d’autres finalités, peuvent apporter des solutions innovantes.
Quels financements pour quels développements ?
La reconquête d’une industrie de l’imagerie médicale française exige des financements conséquents – publics comme privés – à toutes les étapes de la filière. La CGT demande donc à la direction du groupe qu’elle consacre à son imagerie médicale les moyens nécessaires. Pour y inciter, le gouvernement pourrait assortir le crédit d’impôt qu’il va consentir aux entreprises d’une obligation d’investissement dans la production de technologies innovantes sur le territoire français. Plus globalement, une étude réalisée par le Pôle de prospective et d’anticipation des mutations économiques (Pipame) publiée en 2011 pointe, entre autres, un impératif au développement de l’industrie des dispositifs médicaux : « Pouvoir se développer sur un marché national solvable et utilisateur de dispositifs médicaux commercialisés par des entreprises nationales. Les établissements de santé doivent posséder les ressources financières et une visibilité suffisante sur les entreprises françaises pour se positionner en primo-adopteurs (de systèmes innovants NDLR) afin de faciliter l’adoption et la diffusion de l’offre sur le territoire national ». Le financement du système de santé français et les moyens dont disposent les établissements de santé relèvent pour l’essentiel de la Sécurité sociale. La loi HPST (hôpital, patient, santé, territoire) établit un financement des établissements de soin « à l’acte » médical, la nature des actes étant l’objet d’une tarification fixée par la Sécurité sociale. Les professionnels déplorent une sous-tarification des actes faisant appel à l’imagerie médicale. La CGT, qui a d’emblée combattu la loi HPST, entend également peser sur cette dimension de la problématique, dans le double objectif de répondre au mieux aux besoins thérapeutiques des citoyens et d’assurer le développement d’une industrie de l’imagerie médicale de haut niveau.